jeudi 6 septembre 2007

Tr: Les additifs alimentaires suspectés d'accroître l'hyperactivité infantile


Certains additifs alimentaires, conservateurs ou colorants, peuvent-ils favoriser l'hyperactivité de l'enfant ? L'hypothèse n'est pas nouvelle, mais une publication, jeudi 6 septembre, sur le site de l'hebdomadaire britannique The Lancet, relance les soupçons pesant notamment sur un conservateur, l'acide benzoïque.

Il y a plus de trente ans, le pédiatre américain Ben Feingold évoquait le rôle délétère que les additifs pouvaient avoir sur le comportement des enfants.
Les célèbres E110 et autre carmoisine parfois mentionnés sur les pochettes de friandises sont suspectés de favoriser les comportements suractifs, impulsifs et d'inattention, qui composent le tableau clinique du trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH).
Une étude récente avait pointé un degré d'hyperactivité plus élevé, évalué par les parents, chez les enfants de 3 ans consommant une mixture d'additifs alimentaires.
Les nouveaux travaux publiés par The Lancet, conduits par une équipe de l'université de Southampton dirigée par Jim Stevenson, ont évalué plusieurs additifs "en double aveugle contre placebo".
Dans cette méthodologie, des enfants – un groupe âgé de 3 ans, l'autre de 8-9 ans – buvaient de manière aléatoire un mélange d'additifs ou une substance neutre, sans qu'eux-mêmes ou les expérimenteurs sachent qui prenait quoi.
Deux cocktails de colorants artificiels ont été testés (A et B), chacun contenant en outre 45 mg d'acide benzoïque (E211). Les enfants ont absorbé cette boisson pendant une semaine, à l'issue de laquelle elle a été supprimée de l'alimentation durant les six semaines suivantes.

VARIATIONS INDIVIDUELLES

Les enfants ont ensuite fait l'objet d'une évaluation au moyen de trois outils psychologiques, un quatrième étant ajouté pour le groupe des 8-9 ans. L'évaluation globale a été "conçue pour mesurer les différences individuelles d'hyperactivité à partir de différentes sources (enseignant, appréciation des parents, observation directe et test informatisé) et couvrir les composants de l'hyperactivité", précisent les auteurs.
Parmi les enfants de 3 ans, seuls ceux qui ont consommé le mélange A et l'acide benzoïque présentaient un niveau d'hyperactivité plus élevé que ceux du groupe contrôle.
Chez les 8-9 ans, l'élévation par rapport aux sujets contrôles se manifestait dans les deux groupes recevant des additifs, pour peu qu'ils aient consommé au moins 85 % de la dose sans manquer une prise.
Le statut économique ou social des enfants n'avait pas d'influence sur les résultats. Les auteurs ont également constaté d'importantes variations individuelles dans les effets des additifs observés chez les enfants. Ils précisent que leur étude ne permet pas d'identifier précisément les substances en cause, dont ils ne pensent pas qu'elles soient seules responsables de l'hyperactivité.

"Depuis nombre d'années, des soupçons existent sur l'acide benzoïque, constate le docteur Eric Konofal du service de psychopathologie de l'enfant, hôpital Robert Debré, à Paris. Il faudrait les étayer avec des doses plus élevées et des études chez l'animal. L'acide benzoïque pourrait intervenir indirectement en perturbant la production d'acides aminés essentiels et les mécanismes dopaminergiques", stimulant le système nerveux.
Les auteurs de l'étude soulignent que "les implications de ces résultats concernant la réglementation de l'usage des additifs alimentaires pourraient être substantielles". Ils ajoutent que si l'utilisation de colorants paraît superflue, "on ne peut en dire autant de l'acide benzoïque, qui remplit une importante fonction de conservateur".

Paul Benkimoun

NOUS AUSSI ON A REMARQUE QUE NOS PETITS SONT SUREXITES APRES AVOIR MANGE DES BONBONS!!

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